vendredi 4 septembre 2015

Le système d'information nutritionnelle à 5 couleurs est-il efficace?

Pour faciliter l'information du consommateur et pour l'aider à choisir en toute connaissance de cause, la Loi de santé présentée par Marisol Touraine et votée au Parlement prévoit que « la déclaration nutritionnelle obligatoire puisse être accompagnée d'une présentation ou d'une expression complémentaire au moyen de graphiques ou symboles sur la face avant des emballages».  

En France, de nombreuses sociétés savantes soutiennent la mise en place du système d’information nutritionnelle coloriel à 5 couleurs 5-C (vert/jaune/orange/rose fuchsia/rouge qui repose sur le calcul d’un score de qualité nutritionnelle prenant en compte pour 100 grammes de produit l’apport en calories, sucres simples, acides gras saturés, sodium, fibres, protéines et le pourcentage de fruits et légumes.

Afin d’étudier la pertinence de ce modèle, l’équipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN) Inserm / Inra / Cnam / Université Paris 13 a comparé l’effet de différentes signalétiques nutritionnelles sur la capacité des consommateurs à classer les aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle.     Quatre systèmes d’information nutritionnelle simplifiés ont été testés : le système coloriel 5-C ; la coche verte (utilisée dans certains pays scandinaves et aux Pays-Bas) ; le traffic lights multiples (utilisés en Grande Bretagne) et les Repères Journaliers Recommandés (ou Apports de Référence) déjà utilisés en France par certains industriels.    

Une situation sans logo a également été utilisée comme référence.     Grâce à un questionnaire Internet, 14 230 adultes participant à l’étude NutriNet-Santé ont classé, sur une base relative (« moins bonne », « intermédiaire », « la meilleure » ou « je ne sais pas »), la qualité nutritionnelle de différentes séries de trois aliments appartenant à la même catégorie d’aliments.     Cinq catégories ont été testées : produits surgelés à base de poisson, pizzas, produits laitiers, mueslis pour le petit déjeuner et produits apéritifs

Parmi les signalétiques testées, le système à 5 couleurs (5-C) s’est révélé le plus efficace en termes de compréhension.     Ses performances sont meilleures  y compris chez les individus ayant une alimentation plutôt « défavorable » sur le plan nutritionnel et la santé.     « En particulier, la présence 5-C augmente, de façon très importante (plus de vingt fois par rapport à la situation sans logo), la capacité des individus n’ayant pas de connaissance en nutrition, à classer correctement les produits par rapport à la situation sans logo », ajoutent les chercheurs.

Sources : Inra ; Ducrot P, et al. Objective Understanding of Front-of-package Nutrition Labels among Nutritionally At-risk Individuals. Nutrients 2015 ; 7 : 7106-25.

mercredi 2 septembre 2015

Des probiotiques pour prévenir l'inflammation et l'obésité

Les probiotiques sont susceptibles d'influencer notre appétit, notre immunité, notre alimentation ou même notre humeur, certains pourraient même permettre de lutter contre l'inflammation ou l'obésité. Une alimentation riche en poissons gras, et donc en « bonnes graisses » serait ainsi plus bénéfique à la flore intestinale qu'une alimentation à base de graisse porcine, selon une étude parue dans la revue Cell Metabolism

 « Nous voulions déterminer si la flore intestinale contribuait directement aux différences métaboliques associées aux alimentations riches en graisses saines et malsaines », explique Robert Caesar, auteur principal de l'étude et chercheur à l'Université de Göteborg en Suède. « Notre objectif est d'identifier les interventions pour optimiser la santé métabolique humaine. » 

 L'équipe de recherche a travaillé en laboratoire sur des souris précédemment nourries de façon saine, auxquelles ils ont transplanté la flore intestinale d'autres souris, ayant suivi une alimentation riche en graisses. Parmi ces dernières, un groupe avait été nourri de graisses de poissons alors que le second groupe avait reçu une alimentation riche en graisse porcine. Ces deux alimentations contenaient le même nombre de protéines et de fibres diététiques. 

 Chez les souris ayant reçu une transplantation issue de souris nourries à la graisse de poisson, la composition de la flore intestinale finale était très différente de celle des autres souris, ayant reçu le transplant de celles nourries à la graisse porcine. Et après 11 semaines d'étude, les deux groupes de souris transplantées n'affichaient ni le même poids ni le même type d'inflammation. 

Dans ce sens, les probiotiques issus d'une alimentation riche en « bonne graisse » préviendraient l'obésité et l'inflammation. Au final, et grâce à des expériences complémentaires, les chercheurs ont conclu que le microbiote (ou flore intestinal) jouait un rôle important pour promouvoir les effets bénéfiques de la graisse de poisson, et contrebalancer les effets négatifs de la graisse porcine. 

 Pour autant, les auteurs précisent que d'autres travaux seront nécessaires pour déterminer si des bactéries de la flore intestinale peuvent être administrées et de quelle façon, dans un objectif d'optimiser leurs bienfaits sur la santé.

mardi 25 août 2015

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Les acides gras trans sont-ils plus nocifs pour la santé que les acides gras saturés ? 

Parmi les matières grasses, les fameux "lipides" qui nous effrayent, surtout quand on est au régime, il existe plusieurs catégories. Parmi elles, on retrouve les acides gras saturés : naturels, ces triglycérides sont présents dans le beurre, le lait, le fromage, la charcuterie, le saumon, mais aussi dans l'huile de palme et l'huile de coco. 

Et puis dans une autre catégorie, il y a les acides gras trans, des matières grasses insaturées créées artificiellement par les industriels, notamment pour augmenter la tenue
et la durée de conservation des aliments. La fermeté en est un des critères primordiaux.


Jusqu'ici, les recommandations des diététiciens-nutritionnistes et des professionnels de la santé étaient d'éviter au maximum ces deux types de graisses de notre alimentation quotidienne, afin de se protéger contre divers troubles cardiovasculaires (troubles cardiaques, diabète de type 2 etc.).

Une récente étude de la McMaster University (Canada) pourrait bien faire évoluer les choses...


Les chercheurs qui ont publié leurs travaux dans la revue scientifique British Medical Journal (article de la publication de l'étude) ont comparé et croisé les résultats de 50 études qui analysaient en détail les effets des acides gras saturés et des acides gras trans sur notre santé. 

Verdict : seuls ces derniers SERAIENT associés à une augmentation du risque cardiovasculaire. 

Ces résultats seront de toute manière à surveiller de près car les recommandations diététiques seront à donner avec prudence en fonction de l'évolution des nouvelles études et aussi de manière à ne pas créer la confusion dans l'esprit des consommateurs!

NDLR : attention toutefois car si les graisses saturées ne sont pas associés à la mortalité toutes causes, les maladies cardiovasculaires, maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral ischémique, ou diabète de type 2, mais la preuve est hétérogène et liée aux limites méthodologiques. Les acides gras trans sont associés à la mortalité toutes causes, mortalité totale et la mortalité coronarienne, probablement en raison de niveaux plus élevés de consommation de gras trans industriels que les gras trans des ruminants. Les directives diététiques doivent examiner attentivement les effets sur la santé des recommandations pour les macronutriments alternatives pour remplacer les gras trans et de graisses saturées.


Interdits dans les cantines de Californie

"A ce jour, nous n'avons rien trouvé qui puisse corroborer l'idée selon laquelle les acides gras saturés auraient un impact négatif sur notre santé cardiovasculaire, explique le Pr. Russell de Souza, principal auteur de l'étude." 

Par contre, les acides gras trans, eux, sont nettement plus nocifs que ce que l'on croyait : la
consommation régulière de ces derniers fait grimper le risque cardiovasculaire de 28 % et de 21 % le risque cardiaque. Cependant, le lien entre les acides gras trans et le diabète de type 2 n'a pas pu être mis en évidence.


Dans certains pays (comme au Danemark ou au Canada), l'utilisation d'acides gras trans dans l'alimentation est sévèrement contrôlée par les autorités sanitaires. En juillet 2008, l'État de Californie (États-Unis) les a bannis des cantines scolaires et des restaurants.
En attendant que de telles mesures arrivent en France, on peut déjà commencer à surveiller plus attentivement les étiquettes de nos produits de consommation courante...