mardi 17 juillet 2018

Enceinte, quels aliments faut-il éviter ?

Pendant la grossesse, les risques liés à l’alimentation sont multiples. Pour que la croissance de l’enfant se déroule au mieux, il est prudent d’éviter certains produits et de suivre quelques conseils simples.

Il est important de surveiller son alimentation afin de réduire les risques d'apparition d'infections.
Il est important de surveiller son alimentation afin de réduire les risques d'apparition d'infections.

Les infections à risque pendant la grossesse
Il est important de surveiller son alimentation afin de réduire les risques d'apparition d'infections qui, d'ordinaire sans gravité, peuvent lors de la grossesse, avoir des conséquences néfastes sur l'enfant. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) recommande de faire particulièrement attention à deux infections : la listériose et la toxoplasmose. D'autres infections existent mais ont des incidences moindres.

La Listériose

Il s'agit d'une infection bactérienne d'origine alimentaire qui peut avoir des conséquences graves chez la femme enceinte et le nouveau-né (avortement, accouchement prématuré ou infection néonatale). Elle est due à une bactérie, la Listeria monocytogenes, qui peut notamment se développer dans nos réfrigérateurs. Cette infection reste cependant rare ; selon l'Institut national de veille sanitaire (Invs) le nombre diagnostiqués par an en France se situe autour de 300, soit 0,4 cas pour 100 000 habitants.

La Toxoplasmose

Infection virale bénigne, la Toxoplasmose peut s'avérer dangereuse pour la femme enceinte et son enfant. La contamination se fait principalement via la consommation de viande crue ou peu cuite, les légumes et les fruits souillés ou insuffisamment lavés, et de manière plus exceptionnelle l'eau de boisson lorsqu'elle a été souillée par des parasites. Il est également possible d'être contaminé par contact direct avec les chats, réservoir naturel de la toxoplasmose. Elle ne se manifeste généralement par aucun symptômes apparents. Le dépistage sérologique des femmes enceintes est obligatoire en France, des analyses de sang régulières sont prescrites. Le nombre d'infections acquises au cours de la grossesse est estimé à 2 700 par an.

Prévenir les infections par des gestes simples
La listériose et la toxoplasmose sont des infections alimentaires ; il s'avère donc nécessaire de prendre certaines mesures d'hygiène dans la cuisine pour éliminer les risques de les contracter. Quelques petits gestes suffisent la plupart du temps à s'en prémunir.

Lors de la conservation des aliments au réfrigérateur

Le réfrigérateur, qui stocke des aliments et préparations culinaires à date limite de consommation assez courte, est le lieu idéal pour une infection alimentaire. Il est indispensable d’emballer les aliments les plus sensibles (poissons, viandes, plats préparés) et de les conserver dans la zone la plus froide, située en haut. Il est recommandé de séparer les aliments crus des aliments cuits, de ne conserver aucun reste au-delà de 2-3 jours, et de décongeler ses aliments au réfrigérateur plutôt qu’à température ambiante (pour respecter la chaine du froid). Enfin, penser à nettoyer fréquemment son réfrigérateur à l’aide d’un détergent et le rincer à l’eau claire, pour limiter les risques de présence de Listeria.

Lors de la préparation des aliments

Attention à la cuisson de l’ensemble des aliments d’origine animale (viandes et poissons): un produit bien cuit implique moins de risques de contamination. Il faut nettoyer systématiquement tout ustensile pouvant rentrer en contact avec des aliments crus. Et si possible, limiter leur l’utilisation à la manipulation des produits sensibles.

Enfin, une autre précaution à prendre est de bien se laver les mains avant de manipuler les ingrédients et avant chaque repas (voir vidéo ci-dessous, en Anglais).


Les aliments à bannir pendant la grossesse

Aliments crus : danger bactérien !

Pendant la grossesse, certains aliments sont à bannir. En effet, la bactérie Listeria monocytogenes peut en contaminer, et se développer même à faible température, rendant certains aliments réfrigérés risqués. Ainsi, mieux vaut éviter de consommer :
les fromages à pâte molle de type camembert, brie ou munster – surtout s’ils sont au lait cru (une précaution supplémentaire à prendre est de supprimer la croûte de tous les fromages),
certains produits de charcuterie, tels que les rillettes, les pâtés ou le foie gras,
la viande crue ou peu cuite, les coquillages crus, les poissons crus (sushis, surimi, tarama) et les poissons fumés (saumon, truite),
certains produits laitiers comme le lait cru (fromages au lait cru, etc.)
A noter qu'il est préférable de prendre les produits préemballés plutôt qu’à la coupe. Si toutefois vous préférez prendre un aliment à la coupe, s'assurer que le vendeur n’utilise pas le même ustensile pour découper les produits pasteurisés et les produits à risques.

Par ailleurs, si vous n’êtes pas immunisée contre la toxoplasmose, il faudra veiller à :

ne pas manger de viandes crues ou peu cuites (steaks tartares, fondues bourguignonnes),
éviter les viandes fumées ou marinées sauf si elles sont bien cuites,
laver soigneusement les légumes, fruits et herbes aromatiques afin de leur ôter tout résidu de terre dans lesquels pourraient exister le parasite en cause (voir vidéo ci-dessous).


Des aliments à la consommation fortement déconseillée

La liste suivante présente de manière non-exhaustive des aliments courants à éviter pendant la grossesse, car leur consommation présente des risques (non infectieux) :

• L’alcool qui passe très vite dans le sang et également dans celui du bébé car le placenta ne lui fait pas barrage. Il en est de même pour le tabac.

• Les margarines ou aliments enrichis en "stérol" ou "stanol" qui sont destinés à faire baisser le cholestérol. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) estime

dans un récent avis, que les produits enrichis en phytostérols et stanols ne doivent pas être consommés par les femmes enceintes ou allaitantes sauf avis médical spécifique. En effet, ils se retrouvent dans le lait maternel et le sang des nourrissons et induisent une baisse de la concentration en β-carotène (précurseur de la vitamine A). La réglementation (règlement CE 608/2004) impose d’ailleurs de mentionner sur les produits enrichis en phytostérols et stanols que « le produit peut ne pas convenir, du point de vue nutritionnel, aux femmes enceintes et allaitantes et aux enfants âgés de moins de cinq ans ».

• Le foie et les produits à base de foie, du fait de leur teneur élevée en vitamine A. Difficiles à atteindre par une alimentation normale, de fortes doses de vitamine A peuvent toutefois présenter des risques pour le fœtus.

• Le soja et les produits à base de soja (jus de soja, tofu...) sont à limiter du fait de leur richesse en phyto-estrogènes, substances pouvant interférer avec le système hormonal de la mère et du fœtus et avoir des conséquences néfastes sur le maturation sexuelle de l’enfant. Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande ainsi aux femmes enceintes de ne pas excéder la prise d’un aliment à base de soja par jour et d’éviter de consommer des complémentaires contenant des extraits de soja.

• Les boissons contenant de la caféine comme le thé, le café, certains sodas ou boissons énergisantes sont à modérer. Même si la caféine n’engendre pas d’effets néfastes connus, il est déconseillé de consommer plus de trois tasses de café par jour. Au delà, cela pourrait entraîner une augmentation des battements cardiaques (réversible et sans gravité) du fœtus ou tout simplement l’agiter.

• Certains poissons sont également déconseillés pour les femmes enceintes et allaitantes car ils contiennent une plus grande quantité de substances toxiques. L’Anses a publié en 2013 des recommandations en termes de consommation de poisson pour la population générale avec des précisions complémentaires concernant les populations sensibles.

mercredi 7 mars 2018

La nourriture de fast-food modifie nos gènes

Des chercheurs de l'Université de Bonn, en Allemagne, ont découvert que la consommation d'aliments gras et sucrés affectait notre système immunitaire et nos gènes, et serait la cause de l'augmentation des maladies cardio-vasculaires et du diabète de type 2.

Trop salée, trop sucrée, riche en graisses saturées et pauvre en fibres: on savait déjà que la nourriture vendue dans les fast-food possède très peu d'intérêt d'un point de vue nutritionnel. Mais aujourd'hui, les chercheurs s'intéressent également aux conséquences d'une telle alimentation sur nos gènes.


Après avoir nourri des souris avec des aliments similaires à ceux vendus dans les fast-food, des scientifiques de l'Université de Bonn ont découvert que le "régime occidental moderne" modifie l'expression de certains gènes, qui identifient cet apport en gras et en sucre comme une infection.

 "Le régime alimentaire malsain a conduit à une augmentation inattendue du nombre de certaines cellules immunitaires dans le sang des souris, en particulier les granulocytes et les monocytes", explique Anette Christ dans un communiqué de l'Université.


Et puisque le système immunitaire inné possède une certaine forme de mémoire, il crée ensuite des capteurs spécifiques chargés de reconnaître la nourriture issue des fast-food, et d'y réagir en conséquence. 

Modifications irréversibles?

Ces réponses inflammatoires fortes seraient la cause de l'augmentation des maladies cardio-vasculaires et du diabète de type 2 au sein de la population.


De plus, après avoir redonné une alimentation normale et équilibrée aux souris, les chercheurs ont constaté que les gènes modifiés "étaient toujours actifs quatre semaines après l'expérience". La preuve donc des conséquences à long terme d'un tel régime alimentaire sur notre corps.